Mathématiques Modernes, la french wave oubliée

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Aucun souvenir de Mathématiques Modernes ? Ont-ils au moins donné des concerts le temps de leur brève existence ?

Remontons le temps. Le groupe Mathématiques modernes est composé d'Edwige Belmore, dite «Edwige, la reine des punks », égérie de la nuit parisienne de l'ère punk-new wave, physionomiste et « figure de proue du Palace » (discothèque à la mode durant les années80), et de l'artiste Claude Arto, qui avait monté le groupe Electromenagex avec Jean Néplin

Claude Arto était une figure énigmatique. Un Jacno préférant l'ombre. Il avait monté Electromenagex avec Jean Néplin (le copain quelque peu déjanté des Rita Mitsouko). En 1980, Disco rough (en écoute plus bas) était single de la semaine dans le NME. French sensation en pays new wave. Mais l'album gris au double portrait triste et chic, assumant son titre démodé, Les Visiteurs du Soir, seul et unique opus de ce groupe éphémère mérite d'être découvert, ne serait-ce que pour la face underground des paillettes new-wave.

Un album, c'est tout, c'est peu mais on y trouve autant que chez des groupes voisins qui ont fait plus de chemin. Le son novo vieillit bien. Etienne Daho avait dû écouter ça.

Arto lui s'était nourri et hydraté à grandes doses de  Kraftwerk, Brian Eno, Suicide et Ultravox. La voix d'Edwige est blanche, comme une nuit passée devant la télé, les pieds les mains enfoncés dans la moquette, cerveau anesthésié.

Instrumental, sans ses ruminations joyeuses, T.V. Night est très bien aussi. Le synthénous embarque dans son stress, puis une nappe d'enchantement à la Brain Eno, avant qu'un saxo ne réanime la tension des nerfs.

 

À mon avis, un album tombé dans l'oubli, mais qui mérite d'être redécouvert. Les titres disponibles sur les plateformes pêchent par une compression trop forte qui limite la dynamique. Seul Qobuz une qualité CD acceptable.